Aimez-vous les raviolis ?
- Écrit par Marco Dinoire
Aujourd’hui, actualité estivale réduite, nous donnons la parole à un chambonais Monsieur Alfred Tolanzingue.
Depuis trois générations, les Tolanzingue sont dans la pâte. Mon grand-père Alphonse a commencé ici-même au Chambon aux établissements Boldini dans les années trente. Il était ouvrier perceur de pâtes spécialisé. Je sais, ça fait rire quand je raconte ça mais tout cela est vrai. Il faut dire que le patron avait inventé un mini macaroni droit fourré au Parmesan et à la viande blanche appelé le zizi. Et pour la bonne accroche de la farce, l’intérieur devait avoir une rugosité spécifique impossible à obtenir avec les moyens traditionnels de l’époque.
Un curieux colporteur
- Écrit par Georges Tonne
Alertés par plusieurs chambonais inquiets, les gendarmes ne tardaient pas à appréhender un vagabond à la mine patibulaire comme il est coutume de dire. Il est vrai qu’il pouvait inspirer quelque crainte tant par son allure que par son élocution hésitante et gutturale. Après un long interrogatoire et moult patience, nous apprenions que l’homme se nommait Théophile Gouttière, sans famille et sans âge, il errait sur les chemins de la France profonde dans une minable roulotte tirée par un âne borgne. Récupérant les ouvrages pieux et pochettes de disques 33 tours ici où là, il les proposait à d’hypothétiques clients pour la somme de 50 euros la pièce ou en lot ! Ne sachant ni lire, ni écrire, encore moins compter, il ne connaissait du commerce que l’expression phonétique « cin-quan-teu-ro » entendue par hasard et gravée à jamais dans son pauvre cerveau. Bien qu’il donna quelques trouilles mémorables à des gamins et parents peu habitués à la misère humaine, Théophile était un être foncièrement gentil, sensible et le cœur sur la main. La nature ne l’ayant point gâté, et c’est peu de le dire, il devait chaque jour survivre dans notre jungle où modernité et bêtise font tellement bon ménage. Heureusement son calvaire s’est terminé au Chambon. Le bon Père Alouin l’a recueilli en son monastère. Aux dernières nouvelles, Théophile s’occupe du potager et bricole le bois. Peut-être un jour, les moines lui révèleront le secret de leur fameux fromage odorant, la boulette chambonaise. Josélito, l’âne borgne lui aussi vit des jours heureux pas loin de son compagnon d’infortune.
A ne pas manquer .... absolument !
- Écrit par Jean Pairemont-Pécule
La prestigieuse vente aux enchères chambonaise, cette année au profit des nécessiteux dans le besoin, des tabagiques repentis, des parkinsoniens apatrides, des bénévoles retraités et bigleux cleptomanes, aura lieu samedi soir prochain à l’espace Pauline Carton. La manifestation sera parrainée par le célèbre animateur de radio Bernard Kowalski et la chanteuse patoisante Sophie Bouftout (voir les photos). Nul doute que les collectionneurs de tous bords et amateurs d’objets déroutants, accourront de partout vu l’inventaire proposé. Voici une liste non exhaustive, des surprises de dernières minutes sont à prévoir de source sure à ce que l’on susurre.
- Une lithographie 3D d’Edmond Poulidor
- Un catafalque miniature ayant appartenu à Vasco de Gamelle
- Deux couvertures de survie en peau de chameau antimite
- Le brouillon d’En attendant Boudu de Samuel Biquette annoté par Victor Balsaque
- Une jarre d’huile de foie de porc époque Ming avec son tire-bouchon en fraisier
- Un lasso à Cachalot en liège armé fabriqué par Jean-Pierre Melville vague cousin d’Herman
- La première dégomineuse à impact en l’état de Charly Lagaule ou Tony Rosso
- Un bocal de glaire cervicale colorée par la main de Pablo Vanhoutten
- Une croix, une bannière et trois démonte-pneus en papier mâché vanillé, dorés sur tranche
- Une vareuse fourrée titane portée par Maurice Gamelin le 18 juin 1912
- Le véritable scapulaire de l’Homme au plâtre caché dans les douves du Louvres pendant longtemps
- Un œil de bœuf en cristal liquide de Gdansk, présent d’un anonyme au capitaine Jaruzelski alors peu connu
- Un masque de fer étrusque porté par le mime Marcel verni au jus d’œuf corse
- Une ébauche de la Roue de l’infortune en Zamak repoussé de Michel Lange
- Un boulier ternaire suisse en nitrate de cellulose camphré peint à la fronde
- Un satrape d’Indonésie réduit et empaillé, restauré par Charles-Lucien Boulle
- Un cache-sexe en mousse de Parmesan d’Abd-el Kader enfant
- Les desquamations fossilisées du deuxième homme des cavernes avec étui
- Un abat-jour en peau de castor d’Edmond Rouston, avec sa lampe et son pétrole
- Un manuel apocryphe de conchyliculture byzantine préfacé par Ernest Vermissel
- Le 1e exemplaire de La problématique, ce fléau de l’industrie par Oscar Jujube
- Un Bronze en fiente d’Espagne ignifugée, allégorie diffamatoire du dodécaèdre d’Euclide
Le Concombre masqué sort de sa réserve (et de sa sieste) !
- Écrit par Jean Santaire
Après un long silence et face à la rumeur assassine, le célèbre concombre masqué, membre d’honneur du Chambon, est sorti de sa paisible retraite très en colère. Devant le gratin de la presse potagère, il s’est exprimé, il était temps !
- « Ici dans le désert du bout du Monde, j’avais la paix, c’était trop beau, nom d’une chaussette à clous ! On veut notre peau, nous les cucurbitacées ? Voilà qu’on donnerait la Dédée ou diarrhée diabolique ? Encore un coup bas des trompe-la-mort ou des oiseaux de mauvais poil… Combien de fumeurs de jambon, de buveurs de petit lait et d’avaleurs de couleuvre trépassent chaque jour sans qu’aucun n’y trouve à redire ? Après les scandales de l’huile de foie de porc frelatée, les hosties de contrefaçon au béryllium très mince, le pain aux hormones des Carpates, le vin chloré et la ouate ovipare, c’est au tour des concombres de morfler ! Et puis protze, et puis schniaque, nom d’une huile à pneu ! Mais je m’égare (du Nord). Cette fameuse bactérie de veau où d’ailleurs, ce n’est pas chez nous qu’il faut la chercher. Fini de berduler, faudrait voir à être un peu sérieux ! Bien que l’on soit méprisés par les coujous de Brive et les grosses légumes à la crème, nous les concombres sommes réputés pour nos nombreuses et indéniables vertus, même si moi, porte-parole, je fais figure de mal embouché notoire. Notre pulpe utilisée dans le célèbre gargarisme émollient du palais et de la glotte, nos graines, ingrédient du béton bio, l’opération ″Cache-nez″ en fibre de concombre pour les lépreux du Boukistan en 1985 ? Comment faut-il vous le dire ? Le concombre est bon pour tout, point final ! Mon pote Hiron, cousin de Chourave me le disait encore hier : « le sable peut parfois tourner en yaglourt ». Attention, faut pas trop matiser ou je sors la bombe Zapt au gargoyle suractivé ! Mais restons Zen… »
Note de la rédaction : certains termes employés par notre ami pourront paraître abscons à quelques béotiens, nous les invitons à suivre sans tarder ce lien :
http://www.leconcombre.com/dictionnaire/dico/concdico01.html
Le Monstre est enfin capturé !
- Écrit par Bernard Doguit
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