On a retrouvé le garde-chasse !
- Écrit par Edmond Dantesque
Alors qu’il relevait ses collets au bois de la Moniche, Basile Bardaffe dit "Baba", (voir photo ci-dessous), fut surpris par les aboiements inhabituels de son chien Bernard parti fureter dans les taillis environnants. Stoppant sa coupable activité, Basile rejoignit son compagnon qui grattait frénétiquement la terre au pied d’un vieux chêne rabougri. Muni de sa pelle de campagne, il prit le relais du chien et en moins d’un quart d’heure, un corps humain, la face contre terre apparut à la lumière. Sentant du "pas catholique", Basile s’en alla alerter derechef la maréchaussée qui fut à pied d'œuvre en moins de temps que pour cuire un pain de ménage !
Le brigadier chef Lablatte et ses hommes dégagèrent de la terre argileuse, le corps momifié d’un homme de petite taille partiellement vêtu portant encore lunette et béret ! Détail crucial qui allait rapidement mener sur la piste d’un chambonais disparu à l’automne dernier, le garde-chasse Hubert Bourrique, lire l'article précédent.
Le corps fut autopsié à la morgue de Tulle par le légiste Aloïs Proctaure qui n’avait jusqu’alors jamais eu pareil cas sur sa table d’examen. A notre insistante demande, il voudra bien lâcher quelques détails :
- "le volume du corps a été réduit de 20 % par ce qui semble être un traitement poussé aux rayons gamma (stérilisation ?), la cavité abdominale a été vidée de ses organes et viscères, une mousse à la composition inconnue ayant pris la place du volume laissé libre. La boite crânienne a été proprement évidée du cerveau avec le même traitement. Le recollage du crâne et les multiples sutures font appel, comme la fameuse mousse, à des techniques et procédés inconnus…" Étant donné le caractère étrange de cette nouvelle affaire, nous n’en saurons pas plus, les autorités voulant rester prudentes et éviter l’afflux de curieux dans la région… tout est possible et même le pire ! On signale déjà l’arrivée au Chambon de quelques ufologues originaires de la Floride, bien décidés à recueillir des éclaircissements coûte que coûte. Dés à présent, les accès au bois de la Moniche sont interdits, des patrouilles armées font bonne garde. Sur ordre du préfet Bougnazole, ils réprimeront sévèrement tout quidam ou suspect à la curiosité un peu trop aiguisée. Néanmoins, nous tâcherons de vous informer au fil des nouveaux rebondissements même si les injonctions d’amis nous voulant du bien, nous recommandent de plutôt nous intéresser à la crise que vous savez !
Les bons trucs du père Huque
- Écrit par Le père Huque lui-même !
Comment garder de beaux et vigoureux cheveux quand la cinquantaine a sonné et que le moral est parfois dans les chaussettes ? Voici une recette efficace, économique et écologique, alors n’hésitez pas à la tester sur vous-même ou l’un de vos proches dans le doute ! C’est en outre un traitement anti-poux sans danger aucun pour les enfants.
Dans un grand bol en grès, mélanger avec énergie deux jaunes d’œufs, une cuillérée de fiente d e mygale commune, (à défaut, de la poudre de fiente de poulet en batterie), un centilitre d’huile de ricin et un zest de citron vert. Laisser reposer jusqu’au coucher. S’enduire alors le haut de la tête (les cheveux) de cette pâte jaunâtre peu ragoutante en massant énergiquement le cuir chevelu durant dix minutes. Prendre une vieille serviette de toilette et s’enve lopper la tête comme le turban d’un fakir avant de passer au lit pour une bonne nuit de sommeil.
Au réveil, enlevez la serviette : une sorte de croute style "casque playmobil" pourra vous effrayer si d’aventure vous consultez un miroir. Ce n’est pas grave. Préparer le diluant fortifiant : un grand verre de jus de morille bien grasses, 2 cuillères de vinaigre de vin chaud et un zest de piment d’escampette. Versez ce jus dans une bassine et trempez-y la tête en frottant délicatement jusqu’à dilution de la pâte. Laisser agir encore cinq bonnes minutes. Il est temps de rincer abondamment à l’eau tiède et de sécher votre nouvelle tignasse qui va en quelques instants, prendre une vigueur insoupçonnée !
Peut être vous constaterez alors une décoloration subite des cheveux, c’est bien le seul effet négatif du produit. Je vous donnerai bientôt la recette d’une teinture permanente qui vous donnera véritablement vingt ans de moins !
Robert Bourlamique fait un tabac !
- Écrit par Tony Glandile
Devant un auditoire de près de 2000 aficionados, Rober Bourlamique n’a pas démérité lors de son meeting d’automne vendredi soir dernier au Complexe Pauline Carton du Chambon.
C’est à un spectacle de choix, bien rare ces temps-ci, où nous pûmes savourer sans retenue aux saillies, boutades, calambours et contrepèteries intelligemment saupoudrés dans un discours pourtant sérieux, celui de la politique ! Ce gascon bouillonnant de souche taillé comme une armoire à glace, la voix tonitruante roulant les "R" à l’envi, impressionne pour le moins. Homme qui s’est fait lui-même, orateur né, rhéteur dogmatique, claironnant son slogan préféré, " Une main de velours dans un gant de fer ", Robert Bourlamique n’a pas que des amis. Surnommé par les uns, "le Dolmen à roulettes", par d’autres "le bol de miel acide", ce candidat aux prochaines élections provinciales, cumulant coups d’éclat et coup bas avec un art consommé, ne laisse quiconque indifférent. "Ni pour une droite molle, pas plus que pour une gauche dure, bien au contraire…", un autre de ses leitmotiv, cet électron libre de nature se définit "simplement" comme centro-extrémiste par calcul et résilient velléitaire par conviction. Abhorrant de facto la concomitance des partis et les circonlocutions vétilleuses qui en découlent, il se place au-delà de la mêlée, seul remède à la morosité ambiante : l’écouter est déjà un antidote, nous le confessons sans détour ! Mais qui est réellement ce Robert Bourlamique ? Un résumé de son parcours erratique vous renseignera peut être.
Fils unique du professeur Ambroise Bourlamique, inventeur notamment de la tôle en tube et du pochon rétractable, Robert sera à l’abri du besoin pour la vie. Elevé à la rude chez les pères wallons, sa constitution robuste lui vaudra un record universitaire du lancer d’enclume lestée… une licence en langue de Liège et un doctorat en sémantique appliquée ! Après trois années au 7e régiment d’infanterie parachutable d’Auch, Robert aborde la carrière politique à bras le corps. Chaudement recommandé au poste de conseiller occulte aux jeunesses démocrates dilettantes (JDD), il y rencontrera bientôt Yvonne Bistingois-Dubour avec qui il aura deux fils, François et Jacques. À l’étroit aux JDD, il rejoint la cité de Dax et le Comité de lutte anarchique consulaire (CLAC), tout en adhérant au Parti inféodé français (PIF). Fréquentant régulièrement les GOG (Groupements organisés de Gascogne), il adhérera sans se faire prier, grimpant rapidement les échelons, évinçant au passage quelques pointures de la Ligue Adopiste naissante, ce qui lui vaudra de féroces et tenaces inimitiés. La route est alors libre pour le siège de la présidence qu’il briguera et obtiendra fort de son réseau de "compagnons de lutte très bien implantés partout", comme il se plait à le dire après une bonne tête de veau abondamment arrosée au vin de Bergerac, le Pécharmant ! Il rebaptisera le parti en "LOGO" bien moins risible que l’original GOG. Depuis lors, il n’a de cesse, infatigablement d’arpenter sentiers, chemins et routes de France, tel un tribun de la Rome antique, galvanisant les foules, ralliant peu à peu des bataillons d’indécis à sa juste cause !
Il aurait l’oreille bienveillante de certains conseillers d’hommes puissants des deux bords. En outre, on le dit membre du Cartel des Centres d’Europe, très influent dans certaines obédiences maçonniques respectables, farouche adversaire pour le retour de la messe en verlan et propriétaire d’une des premières bibles imprimées par Fernand Goutenberne en braille cyrillique, ce qui paraît douteux (N.D.LR). Prolixe sur ses nombreux contentieux, plus discret il est au sujet de ses comptes en Suisse. Il est susurré du bout des lèvres, son amitié indéfectible avec le navrant Sigmund Kartofeul que peu connaissent ici et c’est tant mieux. Admirateur inconditionnel de Tchaïkovski, Kandinsky, Pline l’ancien et Pétrarque, il se dit aussi fan de Marcel Amont, Yvette Horner, Annie Cordy et du commandant Cousteau… Nul n’est parfait, n’est-il pas ?
Les recettes de la mère Tarzick
- Écrit par Oscar Delta et Jean-Raymond Bure
Voici remise au goût du jour, la recette de la fameuse et antique soupe très populaire en Silésie, homologuée par le CE de la SNCF et très appréciée, dit-on, de Robert Dacier (l’homme de fer), Joseph Durtol (l’homme du Picardie), Gustave Eiffel et Lech Wałęsa… Faut-il préciser que cette soupe est aussi un excellent remède contre l’anémie ?
Dans une solide marmite posée sur un réchaud de préférence à l’extérieur, faites revenir à feu moyen, 2 kg de boulons zingués (vis et écrous séparés) mélangés à 500g de suif industriel jusqu’à caramélisation. Ajoutez 3 litres d’eau ferrugineuse, 200 vis Parker, 250 vis à bois, 10 petites poignées de clous sans têtes, un bol de rondelles Grower et un décilitre d’huile de coupe passivée. Portez à ébullition et laissez mijoter une bonne heure. Ajouter un verre à moutarde de rondelles Belleville et de rivets pop à part égale, une touffe de paille de fer sera la bienvenue. Quelques morceaux de mâchefer et un peu de rouille en poudre viendront favorablement aromatiser et colorer ce potage. Laisser de nouveau cuire environ 3 heures à feu doux. Dès que les filets des vis seront remontés en surface, il sera temps d’arrêter la cuisson, de passer la soupe dans un chinois à grosses mailles inox et de laisser refroidir un peu avant de passez au mixer à lame au carbure de tungstène. Comme le cassoulet aux frites, la soupe ne sera que meilleure réchauffée le lendemain, relevée de poivre et sel à votre convenance. Bon appétit !
Jean-Noël Pouldot n’est plus !
- Écrit par Robert Legueux
La semaine dernière, tous ses camarades de beuveries pleuraient sur le chemin qui menait la pauvre dépouille au cimetière. Contrairement à ses dernières volontés, on l’enterra simplement, la crémation étant trop risquée ! Fils d’un père breton et d’une mère polonaise, Jean-Noël avait des prédispositions qu’il ne tarda pas à dévoiler : enfant de cœur, il sifflait régulièrement le vin de messe jusqu’à se faire prendre et bannir de la paroisse. A 14 ans, le certificat d’études en poche, il prit sa première cuite à la bière de châtaignes. Après trois rudes années occupées au quart-temps comme valet de ferme chez le père Bouyoux, Il devança l’appel et sous les drapeaux, outre le maniement du fusil, les corvées et le trou, il apprit à fumer, à faire le mur et sa modeste solde accompagnée des mandats de la grand-mère vint enrichir fortement le foyer pendant 18 mois. Libéré, la vie lui tendait les bras. C’est le temps des premiers boulots ″sérieux″. Étiqueteur à la volée, fourreur de biscuits et tasseur de compote chez Andrausse, il change rapidement d’horizon : inapte au commandement et à être commandé, Jean-Noël se mets à son compte. Il s’improvise alors Détordeur-dérouilleur de clous sur les foires, peigneur de girafe naine, perruquier pour perroquets et vendeur de graisse à furoncles à la sauvette. Par un hasard facétieux, Il rencontre Victor Racreux, bouilleur de cru officieux et philosophe de comptoir, c’est le coup de foudre, ils ne se quitteront plus ! Dans la semi-clandestinité, ils distillent tout et n’importe quoi : rutabagas, pommes de pin, choux, panais, fraises sauvages, raisins de la colère, bananes blêtes… Essayant maintes combinaisons, ils produisent des breuvages curieux, baroques par moments, purgatifs ou poisons les mauvais jours. Testant sur eux-mêmes chaque découverte fortuite potentiellement exploitable, ils passent plusieurs fois aux urgences de Tulle, toujours sauvés par leur robuste constitution... et le dieu des pochards ! Ils auront quelques succès locaux tels le guignolet du pêcheur, le cognac du bedeau, le pastaga du démineur et la liqueur du bonze. Bien imprégné, (c’est un euphémisme), Jean-Noël devient alors exhibitionniste de rue, ce qui lui vaudra quelques condamnations pour ″onanisme sur la voie public sans intention de nuire″ avec obligation de soins immédiats. Ses cures, toutes vouées à l’échec hélas, lui occasionnèrent des périodes terribles de délirium ″très mince″ où des armées de lombrics excités lui sortaient des yeux et des oreilles pendant que des corbeaux affamés lui déchiraient les entrailles à grand coups de bec en inox… Des récits dignes de l’Archipel du goulot ! Lors d’une expérience pointue d’affinage de la fameuse fée verte, (l’absinthe qui rend fou), Victor Racreux est mortellement blessé lors de l’explosion de l’alambic antédiluvien surmené, Jean-Noël perd un œil et trois doigts. Orphelin inconsolable, le pauvre homme entame son suicide à petit feu : tout ce qui se boit est bon pour sa mélancolie, ingérant même, quand la pénurie montre le bout du nez, du diluant, de la brillantine ou de l’alcool à brûler ! Il ne dessaoulera plus. Au paroxysme de l’ivresse, il se mutile à plusieurs reprises, dangereux pour lui-même, il est interné sur décision du maire mais Il est déjà trop tard. À peine une semaine écoulée à lutter entre la vie et la mort, Jean-Noël rend l’âme, foie et pancréas étaient au bout du bout dira son infirmière qui restera muette sur tout le reste de la tuyauterie !
Faut-il vivre 107 ans reclus en acète triste ou ″bouffer″ son capital santé en bonne compagnie et jouir de tout en peu de temps ? Voilà une question bien embarrassante, à vous de décider en connaissance de cause…
Photo du haut : à l'armée, le soir dans la chambrée, en bas : Jean-Noël et Victor peu avant l'accident mortel.
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