Après cette immense parenthèse que beaucoup de lecteurs jugèrent insupportable, nous voici de nouveau en lice, les crayons affutés, les stylos plumes gorgés d’encre violette et les claviers lubrifiés à l’huile de ricin. En un mot, c’est reparti !

Bonne nouvelle, la rédaction s’enrichit d’un nouveau talent, non chambonais de naissance hélas mais de cœur et d’esprit, certainement. Armand Labourle est un grand homme, d’abord par la taille et par l’imagination sans limite ensuite. Ce rat de labo comme il aime à se définir est un mélange de Géo Napatou et de professeur Tournesol. Il a à son actif les inventions du fil de fer en branche, la crapaudine auto-lubrifiée, l’indicateur désaxé et bien d’autres dispositifs qui vous laisseraient froid sans la lecture assidue des 850 pages de son dernier ouvrage paru aux Presses Rurales Cosnacoises, « Traité d’entropie fibreuse appliqué aux objets imprimés non quantiques ». Très fécond il l’est dès le matin levé tôt, abscond parfois quand la solution n’est pas la meilleure à son goût. C’est un proustien technique qui s’ignore, dit sa mère Micheline. Son père sévère, le regarde de là-haut n’en pensant pas moins par ailleurs. Ce redoutable rhéteur œuvre chaque jeudi-soir, en la faculté des Sciences Sainte Pierrette du Chambon. Son auditoire, acquis par avance, adore ses digressions  alambiquées, ses va-et-vient nerveux sur l’estrade centenaire, son poing martelant bruyamment le pupitre vermoulu, insufflant la « Big Science » par des « voilà » tonitruants tombant toujours à propos. Et quand à minuit passé, il enfile sa cape en cuir de veau de lait, il est temps de quitter l’amphithéâtre. C’est un crève-cœur pour ses disciples, il faudra attendre une longue semaine pour le prochain épisode du feuilleton immanquable, les places sont comptées sachez-le !

Il va dorénavant animer une chronique régulièrement nous l’espérons, un nouvel espace est déjà réservé, le « studio Cosnac G », c’est pour lui !